samedi 20 octobre 2012

Whisky Live Paris 2012 - Jour 3/3



Le lundi, le Whisky Live est réservé aux professionnels. Restaurateurs, cavistes, et autres barmen venus de toute la France sont  donc présents pour une unique journée bien remplie. De mon côté, ce troisième jour sera plus calme. J'ai décidé de prendre mon temps.

Pour débuter, je me dirige vers le stand de Berry Bros & Rudd, un négociant et embouteilleur indépendant basé à Londres. Après avoir dégusté un Clynelish 1997 frais et léger, un Bunnahabhain 1989 tourbé à l'attaque brutale et un Glen Grant 1974 boisé aux notes de xérès et de fruits secs, la (très) bonne surprise, c'est le Blue Hanger (batch 6), un mélange composé de trois single malts (Glenrothes, Bunnahabhain et Bowmore). Subtil, onctueux, riche et chaleureux avec des notes de tourbe, de céréales et de pain grillé, ce Blue Hanger est un blended malt de toute beauté qui vaut largement les meilleurs single malts dégustés sur le salon.

Une gamme axée sur les distilleries fermées voire détruites.


C'est dans l'espace réservé aux détenteurs d'un pass VIP, les deux jours précédents que Thierry Richard de Part Des Anges présente sa gamme de single casks "Closed Distilleries" qui, comme son nom l'indique, ne comporte que des whiskies de malt ou de grain provenant de distilleries aujourd'hui fermées ou détruites*. Parmi les quatre nouveautés de qualité, le Carsebridge 1965 se distingue des autres de part sa nature (c'est un whisky de grain**) mais aussi de par son âge. Après avoir passé 46 ans en fût, le liquide est moelleux avec une belle épaisseur en bouche. Il est tout en douceur avec son côté très "bonbon" et ses saveurs de compotée/confiture de fruits mûrs détonantes.

Petit passage vite fait chez Douglas Laing pour goûter leur Macallan 21 ans. Macallan est une distillerie du Speyside, très (trop ?) cotée, qui n'a jamais réussi à me convaincre. C'est à nouveau raté ! La finale délivre une amertume trop prononcée à mon goût.

Je me tourne donc vers Old Pulteney, la distillerie la plus au nord de l'Écosse (hormis celles situées dans les orcades). J'en ai entendu et lu le plus grand bien, le stand n'est pas pris d'assaut, c'est le moment rêvé pour avoir un bel aperçu de la gamme avec le tout nouveau Flotilla (millésime 2000), le 17 ans, le 21 ans (meilleur whisky 2012 selon la Whisky Bible de Jim Murray) et le 30 ans. Les trois premiers sont très similaires avec chacun leur petite spécificité caractéristique : une note de réglisse pour 17 ans, plus de complexité pour le 21 ans, etc., ce qui en fait une gamme très cohérente. Mais c'est justement le côté atypique et difficilement descriptible du 30 ans qui me séduit.

Trois eaux de source provenant des trois principales régions productrices du whisky en Écosse.


Dans l'espace consacré au whisky (étage supérieur de la Maison de la Mutualité), un stand dénote et fait sensation, celui de Uisge Source***. On y trouve que la matière première du whisky, à savoir : de l'eau. Mais attention, pas n'importe quelle eau. De l'eau de source (comme son nom l'indique). Uisge Source propose trois eaux de provenances différentes. Une vient des Highlands, une autre du Speyside et la troisième d'Islay. Pour accompagner vos dégustations de single malts, chaque eau a été sélectionnée en fonction de ses qualités naturelles et de ses caractéristiques gustatives répondant au mieux aux whiskies des régions dont elles proviennent. Je suis d'ailleurs en train de vous préparer un article plus poussé qui devrait être publié dans les jours qui viennent.

Un nouveau Glenfarclas que je me réserve pour plus tard.


Passage éclair sur le stand de Glenfarclas afin de récupérer un échantillon du tout nouveau 31 ans d'âge provenant d'un fût de Porto (dont je vous parlerais très bientôt) et avant de finir ce Whisky Live 2012, je retourne vers le coin des whiskies français. J'en profite pour inviter deux amis à découvrir la nouvelle version d'Armorik double maturation (embouteillée à 46 % et non filtré à froid) et le tout premier single malt français à atteindre l'âge de 10 ans, l'Armorik Single Cask Millésime 2002 brut de fût. Ces deux expressions de la distillerie bretonne Warenghem, j'ai moi-même pu les déguster (et les acquérir) cet été, lors de ma visite à Lannion (Côtes d'Armor). Pendant que David Roussier présente ses deux dernières productions à mes amis, je me penche sur les whiskies Lorrains G. Rozelieures. Distillés, vieillis et mis en bouteilles à La Maison de la Mirabelle, les versions bleue et rouge de ce single malt sont produites à partir du même distillat, très légèrement tourbé. Le bleu étant vieilli pendant 6 à 8 ans en fût de xérès et en fût de Cognac. Le rouge étant également vieilli pendant 6 à 8 ans en fût de xérès et en fût de Sauternes. De bonne facture, même si assez classique, ce whisky a l'avantage d'être produit par de vrais passionnés qui nous réservent de belles surprises pour l'avenir. À suivre, donc !

Petit point de détail qui a tout de même son importance, cette année encore (et pour la troisième fois, si mes souvenirs sont bons), les verres à dégustation du salon sont des No Ice de Schott Zwiesel, bien trop haut à mon goût (et à celui de nombreux autres visiteurs ou professionnels présents sur le salon) et mal adapté à la dégustation de whisky. À quand un retour au verre Chef & Sommelier ou bien un partenariat avec Glencairn (le verre de dégustation officiel du whisky) ? Pensez-y, mesdames et messieurs les organisateurs. Ça nous rendra l'expérience encore plus remarquable.

De gauche à droite : No Ice, Chef & Sommelier et Glencairn. Trois expériences de dégustation différentes.


Lire le résumé de mon premier jour au Whisky Live
Lire le résumé de mon deuxième jour au Whisky Live

* Parmi celles-ci, Glen Keith est sur le point de rouvrir ses portes et il se murmure actuellement qu'Imperial pourrait être reconstruite et remise en service.
** Alors qu'un whisky de malt est produit uniquement à partir d'orge maltée, les whiskies de grain sont produit à partir d'une ou plusieurs céréales (blé, seigle, maïs, orge non maltée) auxquelles ont peut ajouter ou non de l'orge maltée.
*** En gaelic, "uisge" signifie "eau". Le mot "whisky" est une déformation du terme "uisge beatha" qui signifie "eau de vie".

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